Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

RASSEMBLER A GAUCHE 83

16 août 2006

www.laurentfabius83.canalblog.com

Publicité
15 août 2006

L’été des quatre défis

logorofi_webA la veille des échéances de 2007, cet été 2006 porte avec lui au moins quatre défis majeurs.

Le dérèglement climatique
D’abord, le dérèglement climatique. En 2003, la canicule avait tué plus de 15 000 personnes. La société, les pouvoirs publics ont réagi et le bilan est heureusement beaucoup moins lourd. Reste le fait brut : un record de chaleur, qui en prépare d’autres, avec des conséquences apocalyptiques prévisibles. On pourrait parodier la formule de Malraux : le 21ème siècle sera écologique ou ne sera pas.

Tout réside dans le sérieux des réponses. Une part dépendra de l’action internationale. Au moins devons nous mobiliser notre pays. Le triangle économies d’énergie - développement des énergies renouvelables - transports collectifs devra constituer, avec la préservation de l’eau, le socle d’un programme écologique pour le prochain quinquennat. Je fais mienne la proposition de créer une fonction de Vice-Premier ministre chargé du développement durable afin de donner à cette mission l’assise gouvernementale dont elle aura besoin.

La question générale de l’énergie est liée à ce défi. La France, qui ne possède presque pas d’énergies fossiles, a beaucoup d’atouts : le premier électricien du monde (EDF), l’un des premiers pétroliers (Total), le premier nucléaire (Areva), un important gazier (GDF), le Commissariat à l’énergie atomique, Suez et d’autres groupes encore. C’est un potentiel exceptionnel, à condition qu’il serve une stratégie cohérente. La démarche consistant à privatiser GDF pour éviter une OPA sur Suez est d’une myopie consternante : les consommateurs en feraient les frais sans que cela ne garantisse l’indépendance future du nouvel ensemble. Deux schémas alternatifs doivent être examinés : soit, une prise de contrôle de Suez par GDF, soit une montée des capitaux publics dans Suez accompagnée d’un rapprochement entre EDF et GDF, ce qui garantirait les intérêts français et européens. (Cliquez ici pour en savoir plus sur cette question.) Nous pouvons hisser la France en tête de la recherche et de la production d’énergies alternatives, avec les créations d’emploi correspondantes, renforcer la sécurité européenne de nos approvisionnements et réduire la pollution.

Relever le défi de la dépendance
Le deuxième défi lié à la canicule concerne les personnes âgées. Notre pays compte 1 100 000 personnes au-delà de 85 ans, dans 15 ans ce sera plus du double ! Comment opérer leur prise en charge et la répartir entre les différents acteurs ? Le gouvernement laisse toute la charge aux familles et aux départements plutôt qu’à la solidarité nationale. Je suis partisan d’une autre démarche et de la création, à terme, d’une cinquième branche de la sécurité sociale. Tout comme on a droit au remboursement des soins médicaux, chaque personne ayant besoin de soins quotidiens liés à son état de dépendance devra pouvoir bénéficier d’une véritable « garantie solidarité dépendance ». C’est un grand défi. Relevons le !

Crise libanaise et règlement international des conflits
Le troisième défi nous conduit hors de France et il est lié au drame que subit le Liban. Les origines du conflit sont diverses, les responsabilités aussi. Le Hezbollah frappe Israël. Israël réplique avec disproportion. Des civils sont tués par centaines. L’administration américaine ajoute cette catastrophe à la longue liste de ses erreurs sanglantes. L’Europe le plus souvent s’agite plus qu’elle n’agit. Au-delà de l’imbroglio tragique libano-israélo-palestinien, la question posée est celle de la prévention et du règlement international des conflits. Elle va rebondir dans quelques jours avec les décisions à prendre face à la nucléarisation de l’Iran. Le peuple iranien doit être respecté et l’histoire de la Perse constitue une grande histoire. Mais décerner, comme l’a fait un ministre actuel, un brevet d’honorabilité et le titre de « stabilisateur régional » au régime mollahcratique du Président Ahmadinejad, pourvoyeur d’attentats et de morts et qui s’est promis de rayer Israël de la carte, quelle faute ! Mobilisons nos capacités et nos réseaux pour faire partager nos idées et la paix : malgré ses insuffisances, l’ONU constitue le seul cadre légitime pour prévenir et traiter les crises ; la diplomatie de M. Bush (cf. l’Irak) est un fiasco ; la nucléarisation des gouvernements intégristes constitue un danger grave ; l’Union Européenne doit se doter - au moins entre les pays qui le souhaitent - d’une force commune de défense. Tels sont les principes qui devront guider les prises de position du futur chef de l’Etat et de son gouvernement.

La France inégale
Le dernier défi nous ramène en France. C’est « le défi des vacances » ou, plus largement, celui des inégalités. Mobilisés par la lutte contre la canicule, bouleversés par les atrocités au Liban, nous en viendrions presque à oublier que sur notre sol, dans un pays globalement riche et 70 ans après la création des congés payés, plus de 20 millions de Français ne peuvent toujours pas partir en vacances. Une famille ouvrière sur deux ne part pas en congés, contre une sur dix lorsque le chef de famille est un cadre. C’est la France inégale. Une des premières taches de la gauche au pouvoir devra être d’agir contre les inégalités de richesses et de revenus, massives et choquantes. La réponse, nous devrons l’apporter d’abord par une amélioration du pouvoir d’achat, notamment par la revalorisation significative du Smic. Le renforcement des services publics, une volonté nouvelle pour le logement et pour l’école, la mise en place de mécanismes de redistribution plus efficaces concourront au même objectif. Face à ces défis majeurs, voilà des axes précis d’action et des réponses concrètes. C’est dans cet esprit que j’aborde la dernière rentrée avant 2007.

Texte publié par Paris-Normandie.


11 août 2006

L’avenir de GDF et les enjeux énergétiques

arton612L’avenir de GDF et les enjeux énergétiques

Réponse à Jean-François Cirelli Président de GDF

Laurent_Fabius___Reponse_a_Jean_Francois_Cirelli___9_aout_2006 (fichier pdf)


5 août 2006

Communiqué de Laurent Fabius à propos des déclarations récentes du Ministre français des Affaires étrangères.

La responsabilité d’Israël dans la tragique destruction du Liban ne doit pas faire oublier celle du Hezbollah, donc de l’Iran.
4 août 2006

La responsabilité d’Israël dans la tragique destruction du Liban ne doit pas faire oublier celle du Hezbollah, donc de l’Iran. C’est pourquoi la formule récente du Ministre français selon laquelle ce pays jouerait un « rôle important de stabilisation de la Région » constitue une faute, alors surtout que le régime iranien poursuit sa très grave nucléarisation.

A la différence de l’Administration Bush qui jusqu’ici bloque scandaleusement tout cessez le feu, le gouvernement français doit chercher à dialoguer avec toutes les parties pour faire avancer d’urgence la paix, mais il ne doit pas travestir la réalité par des propos erronés et complaisants.


2 août 2006

Fabius : à Jospin de "nous dire ce qu'il a envie de faire" pour 2007

Laurent Fabius, candidat à l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007, a estimé lundi qu'il revenait à Lionel Jospin de "dire ce qu'il a envie de faire" et de ne "pas ruser", à la suite de l'appel lancé par dix responsables PS pour "débattre" d'une candidature de l'ancien Premier ministre.

"Lionel Jospin, en avril 2002 était battu, durement battu. C'est une défaite collective mais il l'a prise durement et il a dit +j'arrête la vie politique+. Maintenant vous avez un certain nombre de responsables du PS qui disent +il faut qu'il revienne+", a déclaré M. Fabius sur RMC.

"C'est à Lionel Jospin de nous dire ce qu'il a envie de faire. On ne peut pas jouer sans cesse au chat et à la souris. Si Lionel Jospin a envie d'être candidat à l'élection présidentielle, il se présentera devant les militants et les militants diront oui ou diront non. Il faut être simple, il ne faut pas ruser", a-t-il poursuivi.

S'agissant de Ségolène Royal, "nous partageons beaucoup de choses mais il y a des points sur lesquels je ne suis pas d'accord avec elle", a dit M. Fabius. "Sur le futur, elle pense que c'est en prenant des thématiques proches de la droite sur la sécurité et autres que la gauche va pouvoir gagner. Ce n'est pas mon avis".

M. Fabius a demandé "des débats de fond" avec Ségolène Royal comme avec les autres candidats PS éventuels: "un grand débat sur les affaires internationales et européennes, un grand débat sur la politique économique et sociale, un débat sur les affaires de société et d'institutions".

"On ne peut gagner par rapport à Sarkozy que si on a une position authentiquement de gauche. Si nous avons une candidature socialiste, vraiment positionnée à gauche, il n'y aura aucune difficulté à rassembler au deuxième tour", a ajouté M. Fabius.


Publicité
19 juillet 2006

Laurent FABIUS en Corse

arton604Durant ce déplacement de deux jours, Laurent Fabius a précisé, au cours de nombreuses rencontres, son projet pour la Corse.

A l’occasion de cette visite, Laurent Fabius est interviewé par France 3 Corse.  L'interview içi

L'article de Nice Matin içi


14 juillet 2006

En matière de défense aussi, il faudra changer de politique

arton598Article publié par le journal Libération.

13 juillet 2006

Parmi les sujets d’entretien avec J. Chirac pour son dernier 14 juillet, l’un serait particulièrement justifié : l’avenir de notre politique de défense. Le Président est en effet le chef des armées ; or, là comme ailleurs, son bilan est contestable et je souhaite que 2007 se traduise par un vrai changement dans ce domaine.

Depuis cinq ans, on nous répète qu’il a été possible de remettre enfin à niveau notre défense. La réalité est différente. Je constate d’abord un certain déficit du lien avec la Nation et une pratique institutionnelle dépassée. Certes, le dévouement et la motivation de nos soldats sont remarquables ; la professionnalisation des armées était nécessaire. Mais, sans même évoquer le retard pour mettre en place la réserve militaire, la journée d’appel et de préparation à la défense n’a pas permis de nouer un lien armée - Nation suffisant. Ce déficit est accru par l’absence de contrôle du Parlement sur nos engagements militaires, nos grands choix stratégiques et l’action des services de renseignement. Le lien armée-Nation devra être approfondi dans le cadre du service civique que proposent les socialistes. Il sera renforcé par le rôle accru du Parlement dans la détermination de notre politique de défense et par une démocratisation du statut des militaires.

Retard stratégique aussi : la France fait actuellement reposer sa politique de défense sur un livre blanc qui date de plus de dix ans. Depuis, se sont produits des événements majeurs : en 1998, le sommet franco-britannique de St Malo sur l’Europe de la défense ; le 11 septembre 2001, la manifestation effrayante du nouvel hyper-terrorisme ; récemment, la crise iranienne, soulignant l’enjeu de la prolifération nucléaire. Face à ce monde chambardé, notre politique de défense s’est bornée à suivre son chemin.

Impasse financière : par incapacité à chosir, des engagements massifs de dépense ont été pris sans les crédits correspondants. Le résultat est que, au rythme des contrats d’armement déjà passés et des projets lancés ou annoncés, il manquera pour les investissements au moins 5 milliards d’euros par an à partir de 2009. Un exemple : le programme des frégates multi-missions a été lancé sans que les pays concernés, France et Italie, n’aient prévu de ressource pour le payer. Là aussi, il faudra solder les comptes.

Le prochain Président et la prochaine majorité devront faire face à plusieurs impératifs : redéfinir notre politique de défense et de sécurité pour répondre aux nouvelles menaces ; délimiter la portée et le cadre des engagements de nos armées ; assainir la situation financière du secteur ; préserver les compétences technologiques d’un outil industriel qui constitue la clé de l’autonomie politique française et européenne. Il est urgent de remettre de la cohérence. Dire cela, ce n’est en rien vouloir désarmer ou pratiquer des coupes irresponsables au détriment de notre sécurité. C’est regarder la réalité en face. L’avion sans pilote est un concept technologique à développer dans le futur, ce ne peut pas être le principe guidant notre politique de défense !

Dans cet esprit, nous devrons d’abord adapter nos armées aux menaces nouvelles et redéfinir les missions de nos forces. Un livre blanc sur la défense sera rapidement nécessaire, qui prenne en compte les acquis de la politique européenne de sécurité et de défense.

Début 2006, M. Chirac s’est exprimé pour préciser notre doctrine nucléaire. Une réflexion sur l’avenir de notre dissuasion est effectivement indispensable. On en voit l’actualité face à la volonté proliférante de l’Iran ou la Corée du Nord. On peut s’interroger sur le rôle dissuasif de notre arme nucléaire face aux nouvelles menaces, y compris de nature terroriste. Pour autant, je refuse que cette arme puisse devenir une arme d’emploi comme une autre. Il est indispensable de revenir à des principes simples : la crédibilité de notre dissuasion repose avant tout sur la certitude qu’ont les éventuels attaquants que le Président de la République aura recours à cette force si nécessaire. Cette détermination à protéger les Français devra être réaffirmée par le nouveau chef de l’Etat.

Nous devrons redonner davantage de cohérence à nos forces armées. Plus de 15 ans après la chute du mur de Berlin, l’objectif central n’est pas de nous défendre contre les hordes de chars du pacte de Varsovie ! Il y a beaucoup de chars et d’avions de combat dans les armées d’Europe, notamment la nôtre, mais pas assez de moyens d’observation, de satellites ou de drones, de moyens de communication ou de transport stratégiques. Cessons de donner priorité aux programmes emblématiques qui coûtent très cher et dont l’utilité réelle n’est pas démontrée. Le nouvel exécutif devra demander sans tarder un audit des programmes en cours. Des choix devront être faits en liaison avec le nouveau livre blanc sur la défense. Deuxième porte-avions, achat de 17 frégates multi-missions, commande de près de 300 Rafale : aucun sujet ne devra être tabou. De même, il faudra rationaliser les implantations aujourd’hui dispersées des armées de Terre, de l’Air, et des services de soutien.

Ces choix devront être accompagnés d’une vraie stratégie européenne d’armement et de défense, seule capable d’assurer la réalité de notre force. Cessons de penser qu’une politique de défense crédible puisse se contenter d’un cadre seulement hexagonal. Le terrorisme ignore les frontières. Ce cadre ne répond pas davantage aux ambitions politiques qu’il nous faut porter pour l’Europe. Les situations où nos armées devront intervenir sur un théâtre d’opérations purement national se raréfieront et ces opérations seront limitées. C’est au niveau européen qu’il nous faudra de plus en plus déterminer le nombre d’avions, de chars, de bateaux de guerre ou de porte-avions nécessaire à notre sécurité. La prochaine loi de programmation militaire, destinée à planifier nos matériels et nos effectifs, devra donc être élaborée en concertation avec les européens.

Il y a plus de 50 ans, au sortir de la Guerre, les pères fondateurs de l’Europe proposaient la création d’une armée européenne. Pour diverses raisons, cela échoua. Voici que s’ouvre un nouveau siècle. Les intérêts stratégiques des Américains les éloignent dans une certaine mesure de l’Europe ; l’indépendance de celle-ci doit être affirmée ; le moment est venu de jeter les bases d’une armée européenne. Là comme ailleurs, le moteur franco-allemand devra donner l’impulsion. J’entends donc proposer à nos amis Allemands la perspective d’une armée commune à l’horizon 2015, un siècle après Verdun. Cela constituera à la fois un symbole magnifique et une nécessité stratégique. Cette démarche nous permettra, à nous Français, de défendre nos concitoyens face aux nouvelles menaces et à l’Europe d’être un acteur international et décisif de la paix.


14 juillet 2006

"J’ai demandé à François Hollande de respecter son engagement"

11 juillet 2006

Communiqué de Laurent Fabius concernant la désignation du candidat socialiste aux législatives dans la 21ème circonscription de Paris.

Je suis, de longue date, un ami fidèle des départements et territoires d’Outre-Mer. Récemment encore, j’ai eu l’occasion de m’y rendre pour dire à leurs habitants à quel point ils sont à mes yeux, pour aujourd’hui et pour demain, une richesse pour la France et pour la République.
Parce que les engagements doivent se traduire par des actes, j’ai souhaité que des militants ultra-marins puissent se présenter au nom du Parti Socialiste devant le suffrage universel afin de rejoindre, dès juin 2007, l’Assemblée nationale. Mais les candidatures d’Axel Urgin, ancien responsable national à l’Outre-Mer, et de Jeanine Maurice-Bellay, conseillère régionale d’Ile de France, ont été refusées au seul motif qu’ils se retrouvent dans les valeurs et la ligne politique que j’incarne.
Dans la 21ème circonscription de Paris, où une autre militante Sophia Chikirou peut légitimement prétendre représenter notre Parti devant les électeurs, une camarade ultra-marine est malheureusement instrumentalisée dans une opération politicienne qui divise les socialistes au lieu de permettre leur rassemblement, à Paris comme à l’échelon national.
Ce genre de manœuvre s’effectue dans un manquement au principe de laïcité, qui devrait interdire de dresser les communautés entre elles, et à l’engagement pris par F. Hollande qu’un vote démocratique serait organisé pour départager les candidates.
Je suis un partisan convaincu de l’égalité et de la diversité, je suis un adversaire résolu de l’hypocrisie et des manipulations d’appareil. La démocratie consiste à avoir le choix. C’est pourquoi j’ai demandé à F. Hollande de respecter l’engagement qu’il avait solennellement pris envers Michel Charzat, maire du 20ème arrondissement, et envers les adhérents de la circonscription en leur permettant de désigner librement leur représentante à l’élection législative. C’est la seule décision permettant de garantir l’unité des socialistes et la dynamique de victoire face à la droite.

13 juillet 2006

VISITE DE LAURENT FABIUS EN CORSE

logoNMNICE MATIN
Laurent FABIUS
Juillet 2006

1. Faut-il suivre pour la Corse l'exemple du gouvernement socialiste espagnol et entamer des négociations avec la frange dure des nationalistes?

Les deux situations sont très différentes. En outre, en démocratie, ce sont les urnes qui parlent, pas les armes. Un dialogue ne peut exister qu'entre des partenaires s’engageant sur trois principes : la renonciation à la violence, l'absence d'ambiguïté concernant l'appartenance de la Corse à la République et, bien sûr, le respect du suffrage universel. En ce sens, la question est donc surtout posée à ceux que vous appelez la frange dure des nationalistes.

2. Malgré le non au référendum de 2003, François Hollande a déclaré dans ces mêmes colonnes que la question d'une évolution institutionnelle de l'île se poserait à nouveau. Si vous êtes d'accord, sous quelle forme ?

Des évolutions institutionnelles ont été proposées en 2003, et elles n'ont pas recueilli l'assentiment populaire même si les résultats ont été serrés. On ne peut pas faire comme si le référendum n'avait pas eu lieu. Dans ces conditions, l’urgence n’est certainement pas de revenir sur un sujet qui n'est pas la priorité. Cinq statuts ou projets de statut se sont succédés depuis 1982 : commençons par mettre en œuvre les compétences nouvelles issues de la loi Jospin de 2002. Si des adaptations s’imposent, je pense qu’elles peuvent être apportées dans le cadre actuel. C’est la position de beaucoup de socialistes. Et je note aussi que des amis qui, comme Emile Zuccarelli, Paul Giacobbi ou Simon Renucci, avaient des opinions diverses à l'époque sur la réforme institutionnelle proposée, partagent aujourd'hui cette volonté de ne pas rouvrir inutilement ce débat. En ce qui me concerne, mon choix est clair : comme l’immense majorité des habitants, mes priorités pour la Corse s'appellent développement économique durable et paix civile, dans le plein respect de l'identité de l'île. J’aurai l’occasion de les préciser lors de mon prochain déplacement, en étant à l'écoute du plus grand nombre.

3. Comment le candidat à la candidature peut-il se démarquer alors que le projet socialiste est un moule dont on doit forcément épouser les formes (et le fond).

Personnellement, je me sens en phase avec le projet des socialistes car ses valeurs, ses alliances futures et ses principales propositions sont largement celles que j’ai formulées depuis 2002 : SMIC à au moins 1500 € et revalorisation des petites pensions, garantie logement, renforcement des services publics, attachement à la laïcité, République parlementaire nouvelle, Europe plus sociale et démocratique, etc... Ce projet a été adopté par les militants, mon souhait est désormais de l’enrichir. Par exemple, sur le SMIC, on peut être plus précis sur le calendrier et sur le dialogue social qu’il suppose, de même sur le soutien nécessaire aux PME, ou encore sur le développement durable. Certains dirigeants socialistes, pour des raisons qui leur appartiennent, se situent dans une autre logique : sur telle proposition majeure, ils disent « trop cher », ou « on verra plus tard », et ils risquent en outre de ne pas réussir à rassembler nos partenaires de gauche. Ma position est celle-ci : enrichir le projet, certainement ; mettre en cause les engagements pris et le rassemblement de la gauche, non.

4. Vous avez sans doute raison d'être prudent avec les sondages mais les médias qui la talonnent partout (elle vous précède en Corse), n'ont-ils pas déjà choisi Ségolène Royal ?

Cela n’a pas grande valeur. Pour la raison simple que, dix mois avant les élections, les sondages ne sont pas les suffrages. Je pense que nous avons en réalité toutes les chances de battre N. Sarkozy à l’élection présidentielle, à la condition – j’y insiste – d’être fidèles à une ligne politique clairement de gauche. On ne peut pas rassembler la gauche avec des idées un jour blairistes, le lendemain suédoises, un troisième jour autre chose. De même que l’on ne pourra pas réussir le changement en proposant à peu près la même chose que l’UMP par exemple sur le terrain du droit du travail ou de la sécurité. Permettre le rassemblement de la gauche pour opérer un changement réel dans notre pays : voilà le sens de ma candidature.

5. Avec tous les prétendants, croyez-vous à un arbitrage tout à fait impartial de François Hollande ?

Ce qu’on doit attendre d’un Premier secrétaire, c’est qu’il veille à une campagne équitable et démocratique entre les différents postulants. C’est pourquoi des débats de fond devront impérativement avoir lieu à l’automne entre tous les candidats à l’investiture afin que, dans un cadre maîtrisé, les militants et l’opinion se forgent leur conviction en connaissance de cause : il n’y a pas de démocratie sans débat. Il est évident, aussi, que l’appareil du PS ne devra pas être mis au service de telle ou telle candidature avant même le choix des militants. Bref, l’impartialité.

6. Si vous n'étiez pas tout à fait convaincu et fort des idées aussi marquées que les vôtres, êtes-vous certain de ne pas vous présenter même si le choix des militants est ailleurs ?

Il n’y aura qu’un candidat du Parti socialiste et celui-ci devra veiller à rassembler. Si je suis investi, je proposerai à mes compétitrices et compétiteurs de constituer une équipe. Nous aurons besoin de cette équipe dans la campagne électorale, puis au Gouvernement. J’ai connu le pouvoir et les honneurs, je ne cours pas après. Mon seul souhait est d’être utile à notre pays qui est en grave difficulté, de le remettre en tête des grandes nations à des atouts qu’il possède et de réussir le changement vers un horizon qui ne soit pas le tout marché et le tout libéral : je pense être bien placé pour cela, à la fois par l’expérience nationale et internationale que j’ai acquise, par la détermination et par la capacité de rassembler à gauche.

7. Après la tentative ratée de Lionel Jospin, vous éprouvez du chagrin ou du soulagement ?

Lionel Jospin a davantage évoqué sa disponibilité qu’il n’a fait formellement acte de candidature. Je le respecte car il a bien servi notre pays. Les Français attendent désormais de la gauche qu’elle écrive avec la République une nouvelle page de son histoire en tirant pleinement les leçons de l’expérience et des votes des Français depuis 2002. J’y suis déterminé et je suis prêt.


5 juillet 2006

"Je propose le rassemblement à gauche..."

carbonblanc2"Je propose le rassemblement à gauche, alors que Ségolène Royal, sous bénéfice d’inventaire, est plus tentée par une ouverture centriste"

Laurent Fabius, candidat à l’investiture PS à la présidentielle de 2007, a affirmé mardi à LCI qu’il était pour un rassemblement des forces de gauche, alors que sa rivale Ségolène Royal est plus tentée par "une ouverture centriste".
L’ancien Premier ministre a souligné qu’il avait "une approche différente" de celle de la présidente de Poitou-Charentes.

"Mon projet est clairement à gauche, je veux rassembler toutes les forces de gauche" et "j’ai l’impression que Ségolène Royal, sous bénéfice d’inventaire, est plus tentée vers une certaine ouverture centriste", a-t-il dit.

M. Fabius a souligné qu’il entendait "défendre" le projet socialiste adopté samedi dernier et en même temps il allait "réfléchir" durant l’été pour "l’enrichir", dans plusieurs domaines notamment concernant le SMIC.

L’ancien Premier ministre a encore souligné que le PS allait rencontrer à la rentrée de septembre d’autres partis de gauche "comme les Verts, les communistes, les radicaux de gauche, le Mouvement des citoyens" pour "essayer de bâtir une plateforme programmatique commune" avec eux dans la perspective des échéances de 2007.


Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité