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RASSEMBLER A GAUCHE 83
4 avril 2006

ARTICLE LIBERATION

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Chevènement voit en Fabius le candidat idéal

Il ne se présentera en 2007 que si l'ex-Premier ministre ne le fait pas.

par Didier HASSOUX
lundi 03 avril 2006

Si c'est pas moi, c'est lui. Voilà ­ à peine résumé ­ le propos qu'a tenu hier Jean-Pierre Chevènement en clôture du congrès du Mouvement républicain et citoyen (MRC), réuni à Paris (XIe). Au détour d'un discours fleuve aux accents nationalo-républicains, il a confirmé qu'il ne serait candidat à la présidentielle que si Laurent Fabius ne l'est pas. «Qu'il soit clair que ma décision aujourd'hui n'est pas prise, a-t-il précisé. Je ne la prendrai qu'à la fin de l'année, en connaissance de cause, avec, en dernier ressort, le seul souci de l'intérêt du pays.» Sinon, le maire de Belfort n'a eu de cesse de délivrer à Laurent Fabius une sorte d'AOC : appellation d'origine chevènementiste. Ne citant quasi exclusivement que l'ancien Premier ministre, il lui a trouvé toutes les qualités du monde : «Lui seul [au PS] a l'expérience de l'Etat qui rend crédible sa candidature à la présidence de la République. Je crois injuste de taxer Laurent Fabius d'insincérité. Sa réflexion et son expérience comme ministre de l'Economie et des Finances l'ont amené à une critique du capitalisme financier, proche de la nôtre [...]. Je ne mets pas en doute la fermeté de ses convictions, Laurent Fabius est un républicain.»
Il n'y a sans doute pas un des 2 700 adhérents du MRC pour penser le contraire. En revanche, ils sont quelques-uns à considérer que Chevènement serait plus à même de porter leurs couleurs. C'est le cas de Jean-Luc Laurent et de ses amis. Ancien secrétaire national de l'officine républico-nationaliste, le vice-président de la région Ile-de-France a estimé, dans le huis clos du congrès, que «le MRC ne vaut que par Jean-Pierre Chevènement. Il ne peut exister ni contre, ni sans lui». Il lui a alors demandé de «se réimpliquer fortement», en redevenant président du parti (il en est le président d'honneur) en lieu et place de Georges Sarre.
Ce SOS lancé au «Che» a également un objectif interne. Laurent et les siens ne supportent plus la mainmise de Sarre sur leur petite formation. «La préparation du congrès a été marquée par un verrouillage de la démocratie et la mise à l'écart de plusieurs responsables et militants, a-t-il tonné [...] Notre congrès prend l'allure d'une farce de mauvais goût.» A laquelle Laurent et ses amis continuent de participer. Malgré Sarre.


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